6 Nov 2022 - sortie création Touline, l'Armorica - Plouguerneau (29)

Nov 2022, résidence Armorica - Plouguerneau (29)

Mai/Juin 2022, résidence Mellioris - Chatillon sur Thouet (79)

Mars 2022, résidence salle Ste Thérèse - St Pol de Léon (29)

Décembre 2021, résidence Centre Culturel - Rosporden (29)

Octobre 2021, résidence La Fabrik - St Pardoux (79)

 

TOULINE

Note d’intentions mise en scène

 Si l'on déposait nos mots comme le samouraï dépose ses armes avant d’entrer en scène ?

 

Si l'on se perdait un peu ensemble ?

 Mais quand on a tout perdu, à quoi se raccrocher ?

 

"O" a tout perdu. Il a échoué là. Il s’est dessiné son espace, construit son abri, ses repères.

 Il revit sans cesse des tempêtes du passé comme le ressac revient toujours.

 Ces souvenirs qu’il revit, se mêlent à son présent, reconstruit de bouts de ficelle, palettes, objets échoués, comme lui, et trouvés sur sa route.

 

Il vivote inlassablement comme sur le bateau de son enfance et se rattrape 0 sa touline.

La touline, ces nœuds de cordage sont les derniers liens qu’il lui reste pour ne pas basculer dans la folie, quand la vie est devenue un désert. Il attrape, se rattrape, tire, se tire, perd, se perd avec sa touline. Il joue avec et bascule aussi.

 

Où est il ?

 Ici … ailleurs ?

 Qu’attend-il ?

 Qu’on vienne le sauver, comme une grande part de l’humanité.

 

De son 1er masque, "O" va basculer dans d’autres mondes. La folie n’est pas loin, ou les jeux d’enfants d’être un autre, animal, enfant, femme … quand on est tout seul et qu’on s’invente des mondes cachés, à soi, pour exister encore.

 

Touline est une quête surréaliste et philosophique façon road movie.

Touline est une métaphore à notre quête permanente de se trouver soi mais également un reflet de la détresse du monde dans lequel nous vivons.

Comment survivre à toutes nos tempêtes ? nos pertes ? Nos petites morts de la vie ?

Comment trouver au fond de nous les résolutions, les suites possibles ?

 

Il y a, pour moi, un propos universel à ce spectacle.

Le masque de "O" permet de s’identifier à lui. Et à chacun de s’inventer sa touline.

Audacieux, il n’y a pas un mot. On peut distinguer des sons, des rires, des cris, des respirations. Le personnage est bien vivant, cela est d’autant plus troublant qu’il fait parti de notre monde. Il a perdu en route les mots. Et il est seul.

 

Quand il n’y a plus de mots … pour dire les tempêtes, l’espoir, la tendresse, le rien, le tout, les rêves.

 

Une question subsiste tout le long : fait il encore vraiment parti des vivants ?

C’est à la fois un spectacle dur car il est question de grande solitude mais également plein de petites joies, tendresse du personnage.

 

Dans le travail engagé avec mayeul, mon attention est sur cette possibilité d’universalité.

Entre nous, nous écrivons une histoire qui se déroule pour nourrir le personnage de "O" dans sa présence de comédien, dans ses émotions qui le guident.

Spectacle masqué, le travail du corps est essentiel, c’est de lui qu’émane l’expression. C’est également par la manipulation de l’objet avec le corps que les transitions se font.

Il s’agit d’une véritable écriture au plateau où le corps est un élément fondamental à densifier.

 

Il s’agit d’un spectacle qui pose des questions plus qu’il ne donne de réponses.

C’est un univers à traverser et à se laisser traverser.

Tout en respectant les intentions, nous tentons de combiner nos regards pour maturer un travail personnel de l'artiste-auteur et interprète.

 

En acceptant la mise en scène, je souhaite respecter les directions, propositions de l’auteur/interprète en pointant des choix à faire ou pas, en creusant la ligne d’écriture ensemble, en donnant du sens aux mouvements, en nommant ce qui se passe.

 

Je retrouve dans ce travail ce qui m’a mené au spectacle, le théâtre du mouvement.

Mes réflexions sur le jeu sont autour du corps sur l’attraction/répulsion, le poussé/tiré, la présence, la voix, autour de l’espace de jeu, son centre, son intérieur/extérieur, quel sens nous donnons aux éléments du plateau.